une vue pittoresque et personnelle, sait-il nous intéresser à ses
animaux, et cette année à son Bison d’Amérique, ainsi, M. Jacquot,
à force de sincérité, a-t-il réussi à nous donner une Jeanne d’Arc
vraiment Lorraine ; ainsi M. Sicard a-t-il pu élever aux Tourangeaux
morts pour la Patrie un monument d’une expression douloureuse
et dramatique ; ainsi encore la plupart de ceux qui ont confié
à la pierre quelque pieux souvenir funéraire. C’est à la porte d’un
tombeau que l’Espérance et la Prière de M. Coutan prendront place ;
théodore mommsen, statuette en plâtre
par M. walter lobach
(Société Nationale des Beaux-Arts.)
c’est autour d’une urne
que H. de Vauréal a
fait asseoir deux enfants
d’une grâce mélancolique ;
c’est pour
un monument funèbre
que M. Barrias a fixé,
dans un ouvrage sobre
et troublant, où le désordre
voulu de quelques détails rappelle
une douloureuse catastrophe,
les traits de la duchesse d’Alençon.
L’étude des sujets familiers, si fréquente chez les peintres, est beaucoup plus difficile aux sculpteurs. La peinture, plus souple, sait retenir les états fugitifs de nos esprits, les moments éphémères où se plaît notre vie mobile et amie des renouvellements. La sculpture répugne à l’épisode, elle n’est pas faite pour le provisoire et l’accidentel ; elle nous paraît surtout la représentation de ce qui persiste. Peut-être se prêterait-elle mieux à l’expression de notre existence familière, et trouverait-elle plus aisément place dans nos demeures si elle savait à propos renoncer aux grandes proportions, et condescendre parfois à des statuettes légères, pittoresques ou gracieuses, qui enfermeraient en leurs formes restreintes quelque chose de notre vie et de la vie des êtres et des choses qui nous entourent. Le portrait