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Charles V, appelé enfin à Dijon et y créant, entre 1387 et 1393, les effigies du duc et de la duchesse placées au portail de la Chartreuse de Champmol qui ne sont que la reprise du thème et le développement de l’art inauguré par notre imagier parisien au portail des Célestins sous Charles V ?


jeanne de bourbon
statue en pierre jadis peinte
deuxième moitié du XIVe siècle

(Musée du Louvre.)

Ce n’est pas ici le lieu de chercher ce qui, dans les ateliers issus de celui de Jean de Marville, put subsister de ces traditions de l’art français de Charles V, ni si la sculpture dite bourguignonne est bien, malgré l’origine de Claus Sluter et de Jean de la Huerta, une sculpture française. Trop peu des documents réunis à l’Exposition pourraient appuyer notre thèse. Notons seulement le fait de la continuation par un Avignonnais contemporain de Nicolas Froment et d’Enguerrand Charonton, Antoine Lemoiturier, des grands travaux dijonnais.

Notons aussi dans un charmant spécimen de sculpture où se retrouvent encore. toutes les formules et toute la sève de l’école bourguignonne, la petite Vierge en pierre appartenant à M. Raymond Kœchlin, cette nuance de douceur délicate et d’intimité discrète qui est si propre à l’art français « détendu » de la seconde moitié du xve siècle. Notons le rapport qu’il y a entre un morceau comme la Sainte Claire de M. Charles Masson, retrouvée en Bourgogne, et telle figure du Maître