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moindre doute à ce sujet, si l'on n’avait pu, jusqu’à présent, le considérer comme un objet unique, et par conséquent, plus difficile à situer dans l’histoire de l’émaillerie[1]. Mais nous allons montrer qu’il existe au moins une autre pièce de la même technique et du même style.

Le Kunstgewerbe-Museum de Berlin a acquis en 1891, à la vente de la collection Falcke, de Londres, une plaque émaillée en camaïeu


croyants et incrédules, émail en camaïeu d'or, par jean fouquet
(Musée des Arts industriels, Berlin.)

d’or sur fond noir, sur cuivre[2], à laquelle on semble n’avoir pas attaché jusqu’à présent grande importance, car elle est encore inédite. Elle est de forme circulaire, et représente deux groupes de personnages debout ; ceux de gauche, presque tous barbus, coiffés de turbans, vêtus de robes et de manteaux, se rapprochent du type

  1. E. Molinier, L'Émaillerie. Paris, 1891, in-12, p. 252.
  2. Diamètre, 0m075 ; épaisseur 0m0015. Le revers n’est pas émaillé, de même que dans l’émail du Louvre. Je dois ces renseignements à l’extrême complaisance de mon collègue M. le Dr  W. Behncke, que je m’empresse de remercier ici. — L’absence de contre-émail et l’épaisseur des plaques (Louvre, 0m002) distinguent nettement ces émaux de ceux du xvie siècle.