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vaux récents sur la céramique italienne. Et il n’y a, bien entendu, aucune conclusion à en tirer quant au camaïeu d’or de Jean Fouquet.

Pour les autres arguments de M. de Mély, nous serons beaucoup plus bref. L’émail du Louvre, dit-il, ne saurait dater du xve siècle, parce que son auteur y a pratiqué la technique de « l’enlevage » à l’aiguille, et que ce procédé est caractéristique du milieu du xvie siècle. Sans doute quelques détails de cet émail sont indiqués


jean fouquet par lui-même, émail en camaïeu d’or
(Musée du Louvre)

par ce moyen, l’artiste ayant gratté à l’aiguille, avant la cuisson, certains points de sa pièce, pour faire reparaître le fond d’émail noir sur lequel l’or est posé. Mais il ne l’a fait que rarement, pour obtenir certaines lignes très nettes, dans les yeux et la bouche, notamment, et dans quelques ombres. Or, est-ce là un procédé tellement caractéristique et tellement difficile à imaginer, que l’on doive supposer qu’il n’ait jamais été usité[1] avant l’époque où son emploi devint plus général ?

  1. On le retrouve sur certains émaux de la fin du xve siècle ou du début du xvie siècle, témoin le Mariage de la Vierge de l’école de Monvaerni au Louvre (D. 202).