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sance. Il faudrait aussi un local expressif et instructif par lui-même, un milieu concordant et vivant, un ensemble architectural et décoratif de cette Renaissance, soit, pour la première période, l’une des villes ou l’un des châteaux de la Loire, Blois ou Tours, Amboise ou Azay-le-Rideau, soit, pour la seconde, le palais de Fontainebleau, dont les décors muraux peuvent seuls expliquer et justifier l’évolution
portrait du baron guillaume de montmorency par jean clouet.
(Musée de Lyon)
du goût et des arts de 1530 à la fin du siècle. C’est un rêve que nous faisons là ; mais, hier encore, n’était-ce pas un rêve qu’une exposition vengeresse des Primitifs français aux xive siècle et XVe siècles ? Eh bien ! ce rêve s’est réalisé. Maintenant, passons à un autre. Rêver, rêver toujours, rêver des œuvres de justice, de vérité, de beauté, c’est la grande joie de la vie, c’en est peut-être aussi la raison.

En attendant, M. Bouchot et ses collaborateurs nous ont mis l’eau à la bouche. Si le Maître de Moulins allume en nous une impatiente envie de découvrir ses contemporains, la même curiosité et la même inquiétude nous prennent aussi devant tous les petits portraits classés sous le nom de Jean Clouet, successeur de Poyet, de Perréal, de Bourdichon dans la faveur de François Ier, sous celui de François Clouet, fils de Jean, peintre royal comme lui, et sous celui de Corneille de Lyon, leur contemporain et leur émule. Autour de ces trois peintres si précieux et si savoureux en leurs petits cadres, qui, volontairement, se réduisirent à l’analyse délicate et fine des visages princiers, n’y eut-il pas, même pour le portrait, avant et pendant la domination