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Sur le premier point, il faut l’avouer, nous sommes encore mal éclairés. Le seul retable exécuté, probablement, dans l’atelier de Fouquet, n’en est sorti que deux ans après sa mort, soit achevé, sur une ébauche, soit même complètement peint, d’après ses esquisses, par des élèves. On ne peut donc s’étonner de trouver dans le triptyque de l’église Saint-Antoine à Loches des pesanteurs ou des mollesses de facture qui ne lui sont point coutumières. On y peut, d’ailleurs, reconnaître, notamment dans le volet de gauche, le


sainte bergère dans un paysage, miniature par jean fouquet
(Musée du Louvre.)

Portement de Croix, à certaines façons relâchées d’amplifier et d’arrondir les formes, à la bonhomie un peu banale des types placides dont il ne se départira guère, autant qu’à l’aspect terni et comme poussiéreux des colorations hésitantes, la technique, déjà très personnelle, de Bourdichon ; car les mêmes caractères reparaîtront dans les miniatures du livre d’Heures d’Anne de Bretagne, son œuvre la plus sûrement authentique, dans celles qu’a reconnues, par analogie, M. Mâle à la Bibliothèque Nationale, et celles qui sont exposées ici : Les Quatre États de l’Homme : Le Sauvage, le Pauvre, l’Artisan, le Riche (coll. Jean Masson), toutes bien postérieures, de 1500 à 1510 environ. Les deux autres panneaux, le Crucifiement et la Mise au tom-