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104 GAZETTE DES BEAUX-ARTS prête des rapports de lignes, la couleur interprète des rapports lumière, paraissent plus parfaitement et de plus en plus, à mesi que leur œuvre vieillit et se modilie dans sa matière, à mesure au que s’éloignent de la pensée des spectateurs les préoccupations doctrine et de mode. Le jugement porté sur des œuvres qui ont vingt ou trente î d’âge est déjà bien plus assuré, et l’on peut donner, de leur aver un pronostic presque certain. C’est ce qui semble bien clair a spectateurs, en examinant la très intéressante exposition forn récemment au Luxembourg avec des tableaux prêtés par divers c lectionneurs à la Société des <c Amis du Luxembourg ». Toutes < œuvres appartenaient à l’école française moderne, mais elles co ptaient toutes entre vingt et quarante ans d’âge, de sorte qu’il y av vraiment un intérêt bien particulier à examiner l’effet déjà prod par le temps sur des peintures pourtant très récentes. Les hommes mon âge ont dû se tenir un instant dans l’attitude d’une sorte postérité, à laquelle serait donné de contrôler elle-même ses pi près jugements. Aussi, avant de poursuivre mes réflexions, je loue hautement l’idée d’une pareille exposition : le Luxembourg a bons» Amis »qui lui rendent de bons services. Il s’est souvent pla d’être un petit musée et de disposer d’un espace restreint, et cer sa plainte est légitime; mais je continuerai àson sujet mes compar sons architecturales et je dirai qu’il est semblable à la maison de !: crate, qui était petite, à vrai dire, mais pleine d’amis. La mode est fi aux « Amis » ces temps derniers, et c'est une très bonne mod< nous avons les « Amis du Louvre », les « Amis de l’Université » ; sont des sociétés très bienfaisantes; elles rendent de grands servie non seulement en assurant des ressources pour la propagande des a et des sciences,* mais en attirant aussi à se grouper dans un moir\ ment sympathique de nombreux esprits appliqués aux occupatio les plus diverses, tous libres, généreux et amis de l’idéal. C’est que nous exprimait avec une éloquence persuasive et familièi l’autre jour, en inaugurant la Société des « Amis de la Schola can ritm », M. Édouard Aynard : il proposait pour toutes ces associatio amicales et intelligentes la bonne vieille devise des sociétés savan d’autrefois ; Arli et amiciliœ.

S Etre entourés d’associations semblables, d’amis intelligents instruits des choses de l’art, ne pas se cantonner dans quelques j