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Mademoiselle Fanny, qui se croyait connaisseur, venait aussi de temps à autre, derrière ma chaise, juger mon talent et me donner ses conseils. Elle me fit remarquer un jour que je me trompais dans l’expression des yeux de Léon : « Voyez le portrait, disait-elle, M. Léon a le regard plus sévère. — Laissez-la faire, répondit madame d’Ablancourt qui s’approcha pour examiner, laissez-la faire, mon fils a aussi quelquefois ce regard plein de tendresse. Continuez, ma chère Constance, je suis charmée que le hasard vous ait si bien servie. » Je souris et je continuai à dessiner.

Mon ouvrage touchait à sa fin et le dessin ressemblait plus que le portrait. Je ne pouvais en faire la remarque ; mais madame d’Ablancourt en convenait et me disait : « En vérité, vous