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rien omettre. La ressemblance venait bien ; madame d’Ablancourt s’approcha pour me voir dessiner ; ce début l’enchanta. Elle me promit de revenir ; en effet, elle revenait tous les jours plusieurs fois dans la matinée, et paraissait toujours plus contente ; elle me disait : « Il faut bien que je vous donne mon avis, car quoique le portrait soit sous vos yeux, il faudrait encore connaître le modèle pour obtenir une ressemblance parfaite, et n’ayant jamais vu mon cher Léon, cela vous est impossible. » Émue, attendrie par une occupation si dangereuse, je fus encore au moment de me jeter à ses pieds et de lui dire : « Ah ! Madame, je le connais, il fait le tourment de ma vie ! » Mais la honte me retint et m’empêcha de me trahir.