Page:Gay - Albertine de Saint-Albe, Tome II.djvu/43

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de loin : « Allons, allons, tout ira bien : j’ai votre affaire. Vous allez vivre auprès de trois dames bien intéressantes. Vous serez chargée de donner tous vos soins à la cadette des deux sœurs qui n’est pas mariée. La mère est la bonté même ; il n’y a de redoutable que le père qui est un homme violent et un vrai tyran, mais il est malade, et j’espère qu’il n’ira pas loin. » La fin de son discours me fit frémir. Je ne savais que penser de la méchanceté de cet homme. Je ne croyais pas qu’on pût être plus despotiquement maître chez soi que mon oncle, et cependant personne autour de lui ne désirait sa mort. J’eus envie de refuser, mais que devenir ? Cette réflexion me rendit moins difficile. Je pensai aussi que, si j’étais trop mal,