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Adrien me revit avec un intérêt mêlé d’un peu de ressentiment. Les impressions qu’il avait reçues de madame de Séligny agissaient sur lui, et lui donnaient un air contraint et soupçonneux qu’il ne savait pas dissimuler. Je sentais l’effet du mal que cette femme avait attiré sur moi. Je la trouvais injuste et cruelle, mais je ne pouvais m’empêcher d’excuser la mère qui avait craint de perdre un gendre tel que Léon.

Adrien me trouva triste et changée. Il m’en fit des reproches. Lorsqu’il fut seul avec sa sœur, il la gronda beaucoup du mystère qu’elle lui avait fait de l’amour de Léon. Elle se justifia en disant qu’elle en avait toujours douté, et l’assura que le mariage de Léon changerait toutes