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penser qu’à peine guérie, elle avait tout quitté pour venir lui prodiguer ses soins, et il soupira.

Madame d’Ablancourt, assise devant son secrétaire, n’eut pas plutôt jeté les yeux sur son fils, qu’effrayée de l’état où elle le voyait, elle s’écria : « Léon, vous avez eu une affaire ! — La plus terrible que je puisse avoir de ma vie ! — Ô ciel ! vous vous êtes battu ! » Léon, sans l’écouter, lui dit d’une voix altérée, mais énergique : « Ma mère, une femme respectable, oui, respectable, vient de jouer à son fils le tour le plus affreux ! Jugez-en. » Madame d’Ablancourt était dans la plus vive agitation. « Une personne distinguée, d’un rang égal au sien, poursuivie par l’injuste persécution de son oncle, s’est réfugiée six mois chez elle, et, sous un nom