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étonnée d’avoir osé venir jusque-là. Je m’arrêtai… la porte était ouverte, et j’entendis la voix de mon oncle. Cette voix terrible, qui m’avait si souvent effrayée, me fit alors le plus grand bien ; il y avait plus de dix mois que je ne l’avais entendue ! Je distinguai parfaitement celles de mon frère et de sa femme. Tous trois parlaient avec agitation, et il me semblait que mon oncle lisait. J’entendis ces mots sortir de la bouche de mon frère : « Ma pauvre sœur en mourra ; elle n’aura pas la force de résister à cet horrible coup ! » Incapable de maîtriser mes mouvemens, prévoyant le plus affreux malheur, je pousse la porte, et, me précipitant aux genoux de mon oncle, je m’écrie éperdue : « Oh ! mon oncle, est-ce qu’il n’est