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née d’un ton plein d’amitié ; ne pleurez pas seule notre mère, mais pleurons-la toutes les trois ensemble. — Mon frère, dit la cadette, serait trop affligé, s’il vous voyait si accablée. »

Nous descendîmes dans le jardin où nous retrouvâmes madame de Genissieux et mon oncle. La conversation était établie sur les préjugés de la province, auxquels il faut se soumettre malgré soi. Ce temps de deuil paraissait trop long à madame de Genissieux ; elle aurait voulu l’abréger pour nous, et regrettait Paris, séjour délicieux, où la société sait se mettre au-dessus d’une infinité d’usages puérils et ridicules, pays où le deuil n’est un obstacle à rien, où l’on fait ce qui plaît, où personne ne se mêle de vos affaires. « Moi, j’y étais comme dans mon