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certo, lorsque mon ami, s’approchant de son joli maître de musique, lui dit tout bas avec gaieté : « Je crois que voici le moment de vous faire honneur, je vais jouer mon air. — Oh ciel ! s’écria la jeune comtesse, y pensez-vous ? Vous ne pouvez pas jouer devant ces messieurs, vous n’êtes pas sûr de vous. — Allons, dit-il, je ferai de mon mieux ; » et, malgré ses instances, il se mit au piano. Ne pouvant le retenir, elle s’éloigne au fond du salon, en disant à sa sœur : « Il se perdra, il va me faire quelque affront ! »

Chacun reprend sa place, tout le monde écoute dans le plus profond silence : Casimir prélude et joue assez bien sa tyrolienne, et même beaucoup mieux que ne l’espérait le professeur tremblant. Mais voici