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au-devant de lui avec l’expression de la plus vive tendresse. M. d’Ablancourt, charmé de retrouver une si bonne tante, s’empressa de l’embrasser, et de lui présenter son ami Casimir de Melvin. Après les complimens d’usage, nous prîmes congé de madame de Genissieux, et la laissâmes avec ses nouveaux hôtes.

Rentrée chez mon oncle, seule, pensive, j’allai me promener dans le jardin. La chute du jour, moment de tristesse à la campagne, l’entière solitude des champs qui ressemble si fort à de l’abandon, tout m’inspira une mélancolie que je n’avais point encore éprouvée. Je marchais la tête baissée, lorsque le bruit du retour de la chasse me tira de ma rêverie. Nos chasseurs revenaient plus tard qu’à l’ordinaire ; je n’étais