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cri, et le regardant je ne doutai plus que cet étranger ne fût ce neveu tant vanté, ce Léon d’Ablancourt dont on me parlait si souvent.

Rose, sans remarquer mon mouvement, s’avança et répondit avec vivacité : « Oui, Monsieur, c’est une de nos meilleures amies. » Je fus bien contente de la réponse de Rose. Je ne doutai pas qu’elle n’eût empêché l’étranger de s’apercevoir de ma surprise.

Nous marchâmes quelques momens en silence. Avant d’entrer dans le village, il y avait un ruisseau à traverser. La galanterie de ces messieurs nous força d’accepter leur bras pour le franchir.

Celui que j’avais tant de raison de soupçonner, ce dangereux Léon d’Ablancourt saisit l’instant où il me