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la monotonie d’une journée uniforme. C’est là qu’on rencontre des voyageurs avec lesquels on cause en cheminant ; des marchands forains qui vous proposent des étoffes nouvelles ; des soldats qui rejoignent leurs corps et qui vous font avec joie le récit de leurs batailles ; de paisibles laboureurs qui reviennent de leurs travaux ; des chaises de poste, qui, par leur course rapide et la livrée des domestiques, annoncent l’opulence de ceux qu’elles emportent, et avec qui l’on s’identifie par la pensée. Ce tableau mouvant d’un chemin public compose tout l’intérêt de la conversation des soirées d’été en province.

Nous étions à cette époque de la saison où la nature semble chaque année se renouveler plus belle en-