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me faisaient regarder comme impossible que mon mariage n’eût pas lieu. À chaque attention de sa part, je me croyais enchaînée davantage. Les éloges qu’il me prodiguait, m’attendrissaient et me déchiraient le cœur. J’étais quelquefois sur le point de me jeter à ses genoux, et de lui avouer que je n’avais aucun penchant pour son filleul ; mais, réprimant aussitôt ce mouvement, je songeais à sa colère que rien ne pouvait calmer, à mon frère si coupable envers lui ; et alors, mon effroi devenait tel, que je finissais pas trouver que j’avais tort, et que mon oncle seul avait raison. Le motif de mon refus ne me paraissait plus assez fort. Oser alléguer mon peu d’inclination pour un jeune homme honnête et bon, le fils d’un de nos amis, le filleul de