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sœurs m’accablaient de leurs caresses et de leur importun babil. Il n’y avait que ce pauvre Adrien et moi qui eussions l’air préoccupé : mon triste maintien l’inquiétait, et il me regardait à la dérobée pour m’encourager et me supplier d’avoir plus d’assurance. Ce manège réussit parfaitement auprès de nos pareils ; ils crurent que ces signes annonçaient que nous étions déjà d’intelligence, et je vis bien que tout s’accordait pour que je devinsse la femme de M. Adrien Desmousseaux.

Le temps s’écoulait ; et mon oncle, heureux de se voir obéi sans obstacle, était d’une gaieté, d’une hilarité charmantes. Il avait donné la commission de me faire venir de Paris et de Lyon les modes et les étoffes les plus élégantes, Ces soins me touchaient et