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court avec mademoiselle de Seligny.

Dans un petit pays, au fond d’une province, l’uniformité de la vie, l’absence d’objets variés, tout nous engage à ajouter foi aux moindres nouvelles ; on aime à croire, parce que l’on a besoin de se créer des occupations. Là, n’avoir rien à croire, c’est n’avoir rien à faire. Ce mariage tant prôné par madame de Genissieux nous parut une affaire décidée, et tout le monde s’empressa de lui en faire compliment.

À force d’entendre parler de mariage, mon oncle s’avisa d’avoir envie de me marier ; et comme il ne pouvait supporter le plus léger obstacle à ses volontés, il n’eut pas plutôt conçu ce dessein qu’il songea à l’exécuter. Il y avait peu de partis qui pussent convenir à M. de Saint-