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tant à l’émotion que j’éprouvais, il s’approcha brusquement, et m’arrachant la lettre des mains, il s’écria : « Vous recevez des lettres de votre frère, malheureuse ! Vous manquez à votre parole, et vous me trahissez. » En disant ces mots, il allait déchirer la lettre sans la regarder. Je l’arrêtai, et dis avec vivacité : « Ah ! mon oncle, elle est du baron d’Ablancourt. — Comment répliqua-t-il d’un ton sévère, vous êtes en correspondance avec un jeune homme ! Albertine ! Albertine ! Comment est venue cette lettre ? — Mon oncle, elle n’est point à mon adresse. Je ne connais pas M. d’Ablancourt, vous le savez bien. Lisez, il écrit à sa tante ; elle-même m’a chargée de vous en faire part. — À la bonne heure, dit-il en radoucissant sa voix ; mais