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avait fait autrefois la plus grande sensation. Elle y avait vécu six mois chez sa sœur, la baronne d’Ablancourt, et mettait beaucoup d’amour-propre à prononcer ce nom. Le récit des plaisirs de Paris, ses spectacles, ses réunions, étaient impitoyablement le sujet de toutes ses conversations, et il n’y avait personne dans le village qui n’eût été endormi plusieurs fois dans sa vie par la description de ce charmant voyage.

Madame Desmousseaux, femme du plus intrépide chasseur, était bonne et sans prétention. Excellente mère de famille, elle avait consacré sa vie à l’éducation de ses enfans, et sa santé délicate s’en était altérée sensiblement. Henriette, sa fille ainée, mariée très-jeune, et veuve de M. Duperay, demeurait avec elle.