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trer dans ma chambre. Je me laissai conduire machinalement ; et, lorsque je fus assise, elle s’arrêta debout devant moi, et se mit à parler sans que j’eusse envie de l’inter rompre.

« Comment, Mademoiselle, avec la fortune que vous donne votre oncle, vous voudriez faire un mariage d’inclination ! Ah ! vous n’y pensez pas. Laissez faire cette folie aux gens qui n’ont rien ; vous êtes riche, aimez une personne riche, voilà qui est raisonnable. Prenez y garde, n’allez pas imiter votre frère, vous perdriez un grand héritage. M. Adrien n’est pas aussi bel homme que M. le baron, j’en conviens ; mais ses propriétés touchent celles de M. de Saint-Albe, voilà l’essentiel ; il ne vous faut pas un mari qui vous emmène au bout du