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d’entendre, me dit-il ; à peine puis-je en croire mes oreilles. Le baron d’Ablancourt vous demande en mariage, et se dit autorisé par vous ; il se vante de vous faire abjurer votre promesse, comme il se joue de la sienne, et vous y consentez. Expliquez-moi cette énigme. Il vous a mal jugée, il ne vous connaît pas. Je ne puis ajouter foi à ses paroles ; sa présomption l’égare.

Je me précipitai à ses genoux, et, à travers mes sanglots, je lui dis : « Mon oncle, ayez pitié de moi ! je n’aime pas Adrien, je n’ai jamais osé vous le dire. — Voilà donc de quelle manière vous m’apprenez que vous en aimez un autre, me dit-il en me relevant, et me voyant hors de moi et tremblante. Il continua d’une voix moins sévère : Re-