Page:Gay - Albertine de Saint-Albe, Tome I.djvu/241

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fermeté de caractère qui l’avait dictée et qu’on exigeait de moi, que je ne devais plus hésiter, et que le moindre scrupule me perdrait dans l’esprit de Léon. J’avais pensé cependant comme mon oncle sur la sainteté des engagemens. J’avais toujours condamné la conduite de mon frère, marié contre son gré, et j’allais être bien plus coupable que lui : mais depuis que j’aimais, j’étais devenue très-tolérante, et ma conscience se taisait devant mon amour. Il me semblait quelquefois que mon oncle ne pourrait pas résister à l’ascendant que Léon savait prendre quand il le voulait. Cette idée était bien celle d’une personne qui aime, et qui croit à tout le monde et son cœur et ses yeux.

Je me flattais aussi que l’éloquente