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répandit la terreur dans le château. Chacun craignait de rencontrer M. de Saint-Albe. Mais rien n’était comparable à l’effroi dont j’étais saisie. Il me paraissait juste que toute la colère de mon oncle retombât sur moi, parce que j’étais la dernière de cette famille malheureuse et extravagante qui se présentât devant lui. Je ne cessais de répéter tout bas comme s’il eût dû me deviner : « Oh ! je ne ressemblerai pas à mon frère ! Je n’épouserai qu’un mari du choix de mon oncle ! Ce serment tacite me semblait un acte expiatoire fait pour amollir son cœur ; et, si ce jour-là, il m’eût proposé un parti, je l’aurais accepté sans le voir, tant j’étais déterminée à ne jamais le contrarier.

Tremblante, j’attendais qu’il me