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vous avec votre oncle, avec Adrien ? Réfléchissez-y bien. Songez au caractère de Léon ; si vous lui permettez d’espérer, ne le trompez pas ; la chose est sérieuse. Pourquoi ne m’avoir pas confié plutôt ce mystère ? — Ah ! madame, je n’ai travaillé qu’à étouffer un sentiment que je croyais éprouver seule, à présent qu’il est partagé, que dois-je faire ? Je vois d’un côté un oncle redoutable qui a disposé de ma main, et un homme d’honneur qui la réclame ; mais de l’autre est celui qui a toutes mes affections ; il les avait avant de paraître. Je l’ai vu et mon cœur l’a nommé. Voilà celui que j’aurais choisi si on me l’eût permis. »

Madame de Genissieux me promit de jeter dans sa première conversation avec mon oncle quelques