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Cette écriture bien connue, le contenu de cette lettre, la certitude que Léon partageait mes sentimens, tout me causait un saisissement, un ravissement dont je ne cherchais pas à me défendre.

Je voyais que, dès les premiers jours, Léon avait conçu pour moi l’attachement le plus vif. Pour moi, qui l’aimais sans le savoir, avant de l’avoir vu, quand madame de Genissieux me faisait son éloge et m’obligeait à lire toutes ses lettres ; après avoir lu celle-ci je me trouvais fort embarrassée pour la rendre, et encore plus pour paraître devant Félix après l’avoir lue. Il m’avait parlé de son prochain départ. J’attendais sa visite, et sous prétexte d’en rendre une à madame de Courcel, je