Page:Gay - Albertine de Saint-Albe, Tome I.djvu/199

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

portrait est celui de quelqu’un qui m’intéresse vivement ; car vous saurez, mon cher ami, qu’à travers tout le prestige qui m’environne, son image me suit partout ; je la vois partout où je trouve de la physionomie, et il y en a beaucoup ici. Je songe à ce regard vif et modeste, quelquefois arrêté sur moi, et qui ressemblait si peu à l’effroi que lui inspire son oncle. Oh ! mon cher Félix, pour juger du cœur où l’on veut régner, il faut rencontrer un oncle loup-garou comme lui.

Dans ce pays-ci, comme dans toute l’Italie, on ne voit guère de jeunes personnes ; elles sont invisibles jusqu’à leur mariage : en revanche, c’est le paradis des femmes mariées ; elles y règnent en souveraines, et prolongent leur empire jusqu’à la