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Octavie me conduisit à un piano, où elle me pria de lui accompagner une romance qu’elle allait chanter. Elle chanta avec facilité, et plusieurs autres personnes se mirent alternativement au piano.

Un domestique vint parler à madame Duperay qui aussitôt s’approcha de moi, en m’annonçant tout bas l’arrivée de son frère. Cette nouvelle, à laquelle je m’attendais, me fit pourtant une grande révolution. Nous fîmes notre retraite sans bruit, et trouvâmes Adrien enchanté de nous revoir, et se plaignant d’une si longue absence. Qu’il est cruel d’être obligée de recevoir un hommage que le cœur repousse ! Qu’il est cruel de se voir contrainte d’étouffer un sentiment dont on serait fière à la vue du monde entier !