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comme votre frère ? Ses yeux étincelans me faisaient baisser les miens, et me donnaient un air aussi gauche que coupable. J’avançai la main, et lui présentant la lettre : « Mon oncle, lui dis-je, j’écris à mon frère, voulez-vous lire ?… L’expression de sa physionomie et le son de sa voix changèrent aussitôt. — Non, non, répondit-il en se reculant, je suis persuadé que votre bon cœur vous inspire bien, et je m’en rapporte à vous. Dites-lui que je ne veux jamais le revoir s’il se marie. Au reste, il doit recevoir de mes nouvelles, et je l’attends à cette épreuve. » Il sortit, et je cachetai ma lettre, qui partit le même jour.

Cette circonstance m’ayant remise assez bien avec mon oncle, je me rendis dans le salon où il y avait