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les yeux attachés sur elle, je ne remarquais pas que je me livrais à ceux d’une mère trop clairvoyante. « Non, Madame, dit Henriette, nous avons vu M. d’Ablancourt à Saint-Marcel, chez madame de Genissieux, sa tante. » Ici madame de Seligny me lança un regard qui acheva de me déconcerter. Il semblait dire : voilà donc le motif secret du long séjour à Saint-Marcel ?

J’étais très-mal à mon aise, et je regardai plusieurs fois mon amie pour l’engager à prendre congé, mais madame de Seligny nous faisait cent questions sur madame de Genissieux, sur mon oncle qu’elle avait connu autrefois, et il fallait bien y répondre. Enfin Henriette se leva, et nous nous séparâmes assez mécontentes les unes des autres.