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ble que les maux vous avertissent que les momens sont précieux, et qu’il faut se hâter d’en jouir. C’est l’image de la folie et du délire.

J’arrivai à *** dans des dispositions peu conformes à celles qu’on y apporte. J’étais rêveuse et mélancolique. À dix-huit ans, on acquiert la réputation de fille romanesque, quand on n’est ni étourdie ni enjouée, et ce surnom me fut bientôt donné par les personnes que nous y rencontrâmes. La retraite dans laquelle nous allions vivre, si peu analogue à l’usage ordinaire, attira l’attention sur nous. On fut curieux de connaître deux jeunes femmes qui s’obstinaient à se cacher ; on fit des contes parce qu’on ignorait la vérité ; et, sans le savoir, nous de-