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la manière de vivre, tout vous transporte dans un monde nouveau. C’est un pays à part : on y est hors de chez soi, hors de soi-même, hors de sa sphère. Ce concours de gens de différens pays offre une variété vraiment piquante, et les sages autant que les fous peuvent y trouver de quoi se distraire et réfléchir.

On travaille toute la matinée à rétablir une santé qu’on prodigue la nuit dans un bal ou à une partie de jeu. On recommence encore le lendemain pour fuir la maladie la plus cruelle de toutes, la maladie qui jette les plus profondes racines, l’ennui. Cette maladie contagieuse se guérit souvent aux eaux, mais seulement pendant le temps du séjour. On n’a pas le loisir de respirer, il faut s’amuser absolument : il sem-