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Tout le monde l’estimait, le craignait ; il avait de la fortune et l’humeur difficile que donne aux riches l’habitude d’en jouir.

Depuis trois ans que j’habitais Saint-Marcel, mon frère était venu une fois chaque année, et à tous ses voyages mon oncle lui avait promis ses bontés s’il se conduisait bien. De mon côté je ne négligeais point de parler pour lui pendant son absence, et d’assurer mon oncle de son entière soumission. L’emploi de mon temps dans ce château était consacré à cultiver quelques talens agréables, acquis auprès de mes parens. Je m’occupais avec plaisir de la musique et du dessin. La lecture, la poésie et la langue italienne charmaient aussi mes loisirs, et m’empêchaient de mourir d’ennui dans un