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Je me laissai entraîner, et voici comment elle commença : « Il est temps de rompre le silence, Albertine ; je dois vous ouvrir mon cœur, ouvrez-moi le vôtre. Mon frère vous aime, vous connaissez la sincérité de ses sentimens, vous savez quelles promesses vous unissent : cependant je vois votre tristesse s’accroître de jour en jour ; votre langueur m’effraie, je crains qu’Adrien n’en devine la cause… Ne m’interrompez point, ma chère amie, vous n’aimez pas mon frère ! Ce n’est pas tout : vous en aimez un autre, vous aimez Léon d’Ablancourt ! » Ici je me cachai le visage avec les deux mains. « Malheureuse Albertine, qu’avez-vous fait ? Un étranger, un inconnu est arrivé, et vous lui avez livré un cœur qui n’était plus à