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j’éprouvais, ne cessait de m’adresser la parole. Il voulait savoir si la promenade m’avait fait plaisir, me demandait comment j’avais pu me passer de sa sœur, n’ayant sur l’eau de confiance qu’en elle ; pourquoi j’avais été si rêveuse le jour de ma fête, et cent autres questions auxquelles je répondais avec tant de distraction et de contrainte que Léon, toujours attentif à toutes mes actions, s’accusa intérieurement d’être cause de la gêne où il me voyait, et, dès ce moment, cessa de me regarder, et parut ne s’occuper que de sa voisine, petite femme assez jolie et toute fière de sa brillante conquête. Après le dîner, nous sortîmes dans le jardin. Je m’occupais à servir le café, comme mon oncle m’en avait fait contracter l’habi-