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fêtée. J’étais sa prétendue, et tout le monde applaudit. Au même instant j’aperçus Léon qui arrivait, et qui s’arrêtait pour nous regarder. Cette vue inattendue me déconcerta, je devins rouge, mes genoux fléchirent, et chacun attribua cette sensation aux bravos et aux rires indiscrets de l’assemblée. Léon seul ne s’y trompa point. Il s’avança, d’un air noble et respectueux, me salua, et m’offrit une rose. « Elle est belle, mais piquante, dit-il en souriant ; elle est seule, je ne lui connais point de pareille. » Je respirais à peine, je n’osais le regarder, et j’avançais timidement la main, lorsque mon oncle s’écria gaiement avec plusieurs personnes : « Eh bien ! vous ne l’embrassez pas ? Vous ne profitez pas du privilège de ce beau jour ? » À