Page:Gay - Albertine de Saint-Albe, Tome I.djvu/114

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

son mécontentement, et se levant aussitôt, il dit avec un sourire moqueur : « Ah ! je vous admire, Mademoiselle, voilà des sentimens dignes de l’âge d’or ! Heureux ceux qui les éprouvent, et plus heureux ceux qui les inspirent ! »

Ah ! certainement, pensai-je en moi-même, je déteste cet homme-là ! il est d’une tyrannie insupportable, il n’écoute rien, et il faut penser comme lui pour ne pas s’attirer ses sarcasmes. Voilà qui est décidé : laissons-le partir, et ne nous occupons plus de lui.

Pendant ces réflexions, il s’était approché de la partie d’échecs, et conseillait Casimir. Mon oncle se fâchait, et il avait tort : car Léon étant distrait, conseillait tout de travers, et la partie fut bientôt perdue pour