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vous me l’attribuez. Que je suis reconnaissante ! — Albertine, reprit-il, Puis-je ne pas m’occuper des affections de celle qui possède toutes les miennes. » Ce langage me rendit sérieuse. C’était la première fois qu’Adrien s’exprimait aussi librement ; il en fut surpris lui-même, et me reprochant ce qu’il appelait ma vertu farouche, il se hâta de sortir pour qu’on ne soupçonnât point le motif de sa visite.

Livrée à moi-même, j’eus le temps de réfléchir à la situation où je me trouvais : « Mes engagemens avec Adrien sont tous les jours plus affermis. Voilà aujourd’hui un lien de plus. Mon frère lui devra son existence, sa fortune ! Et je pourrais refuser de m’unir au sort d’un homme