Page:Gavarni - Grandville - Le Diable à Paris, tome 3.djvu/124

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’il s’est fabriqué lui-même. Vous croyez que tout cela est facile ? Faites-en donc autant ? Et puis, il désire faire un beau mariage, ce garçon, c’est assez naturel ; il faut assurer son avenir, et vous pouvez être sûr qu’il y a une grande quantité de maîtres maçons fort riches qui lui donneraient volontiers leur fille ; mais il attend, il veut choisir, et il fait bien, il connaît sa valeur ! Un mauvais sujet sans passion aucune, un gentilhomme tout frais, il est vrai, mais qui a cette supériorité sur les vieux de savoir compter et d’être économe ; qui est grand seigneur par les bottes, par son tailleur, par ses relations, par ses habitudes, par ses convictions politiques et religieuses, et en même temps fils d’huissier par ses goûts intimes et l’adroite façon dont il a fait son chemin ; qui, en quelques années, a su faire accepter dans le meilleur monde un nom qui n’en était pas un, et vivre sans rien faire, quoiqu’il ne fût ni capitaliste, ni ecclésiastique. — Cet homme-là, croyez-le bien, n’est pas le premier venu. »

gustave droz.


Paris, vue prise des hauteurs de Chaillot.