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sion, quand la passion l’étreint et la domine ; alors il n’y a ni Espagnole au teint bruni, ni Italienne au poignard de carton à lui comparer.

Que de Parisiennes ont suivi en Égypte, en Italie, en Russie, ces nuées d’officiers à qui elles avaient donné leur cœur à quelque bal champêtre, sous l’époque consulaire ou impériale ! Ni les sables du désert, ni les glaces de la Bérésina, ne les ont arrêtées sur le chemin de leur dévouement. Elles ont nettoyé le fusil, lavé le linge, pansé la blessure, salé la soupe, égayé la marche de leurs héroïques maris. Il n’est aucun point du globe où l’on ne retrouve la Parisienne sous les traits de modiste, de limonadière, de maîtresse d’hôtel garni. Je suis sûr qu’elle est déjà établie en Chine, domiciliée à Hong-Kong avec cette très-mirifique enseigne :

Et partout elle étale cette grâce particulière, elle prodigue cet accent charmant et ces manières engageantes avec lesquelles elle parviendrait à vendre mille francs ce qui vaut trois sous.