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* Pauvre provincial qui avez quitté vos champs, votre ciel, votre maison et votre famille, pour venir vous enfermer dans ce cachot de l’esprit et du cœur, voyez Paris, ce beau Paris, que vous aviez rêvé si merveilleux ! voyez-le s’étendre là-bas, noir de boue et de pluie, bruyant, infect et rapide comme un torrent de fange ! — George Sand.

C’était un débauché de la ville du monde
Où le libertinage est à meilleur marché,
De la plus vieille en vice et de la plus féconde ;
Je veux dire Paris.

A. de Musset.
APRÈS UNE REPRÉSENTATION DU MISANTHROPE.

Quel grand et vrai savoir des choses de ce monde !
Quelle mâle gaîté, si triste et si profonde !
..................
S’il rentrait aujourd’hui dans Paris, la grand’ville,
Il (Alceste) y trouverait mieux pour émouvoir sa bile
Qu’une méchante femme et qu’un méchant sonnet ;
Nous avons autre chose à mettre au cabinet.

Alfred de Musset. (1840.)

* Il n’y a pas d’endroit sous le ciel où l’on s’occupe autant de son voisin qu’à Paris. — Alfred de Musset.

* Paris a d’inexplicables caprices de laideur et de beauté. — Balzac.

* Paris n’est pas la demeure de l’ennui ; si parfois on l’y rencontre vous pouvez en accuser une négligence de l’octroi. — L. Jan.

* À Paris, dans cette ville d’élégance perfectionnée et de luxe merveilleux, il n’y a que deux saisons : celle où la boue est involontaire, c’est la mauvaise saison ; celle où la boue est volontaire, c’est la belle saison, le temps des arrosages. — Mme  de Girardin.

* En fait de commérage, il n’existe pas dans tout l’univers une ville qui soit plus petite ville que Paris. Rome n’est rien en comparaison, c’est une petite ville simple, tandis que Paris est une collection de petites villes qui luttent entre elles d’imagination et de curiosité. À Paris, les commérages se compliquent et se multiplient à l’infini ; on devine ce que peut produire l’esprit de rivalité appliqué au commérage. Chaque quartier a la prétention de connaître l’aventure du jour mieux que tous les