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* Quand les femmes se mêlent d’être patriotes, Paris n’a rien à craindre. — Attila. (ve siècle.)

* Je veux avoir Paris. — Childéric. (478.)

* Restons à Paris quelque temps ; on s’y repose mieux qu’ailleurs. — Clovis. (498.)

* Paris est à tout le monde et n’est à personne. — (Acte de partage des fils de Clovis. 511.)

* Paris est le grand marché des peuples. — Frédégaire. (viie siècle.)

* Paris élève sa tête entre les autres villes, autant qu’un chêne domine au-dessus des roseaux. L’abbé Abbon. (ixe siècle.)

* Paris, la ville des lettres : on y enseigne tout. — Chronique du ixe siècle.

* Paris la noble et puissante ville. — Guillaume le Breton. (La Philippide. — xiiie siècle.)

* Paris, ville de boue ! — Le roi Philippe-Auguste. (1215.)

* Paris, ville de baguenaudage, de ribaudage et de grande prouesse. Froissard. (1400.)


Flammèche en était là de la lecture des citations fournies par le petit homme, quand celui-ci se glissa dans son cabinet.

« Monseigneur, dit-il, c’est un remords qui m’amène. Il se peut que vous soyez émerveillé de découvrir qu’on parlait de Paris quand il n’existait pas, — ou presque pas, comme vous allez voir qu’on en parle aujourd’hui. J’ai voulu vous prévenir qu’en vertu d’un privilège qui est celui de tout citateur, qu’il s’agisse de science, d’histoire, d’art, ou même de religion, parmi les premières citations que je vous ai données, quelques-unes, bien qu’exactes quant à la lettre, sont peut-être légèrement bistournées quant à leur esprit même. Mais j’ai pensé que le tiroir du diable ne devait pas se priver d’un moyen dont légistes, historiens, théologiens, savants usent tous les jours avec autant de succès que de candeur. Si je ne vous avais pas donné les premiers mots que le passé ait bégayés sur l’enfance de Paris.