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« Eh bien, maître Baptiste ? dit Flammèche, quand la lecture fut achevée.

— Dame, monsieur, dit Baptiste, qu’est-ce que vous voulez ? Cela a le diable au corps les auteurs ; si c’est leur état de penser, à propos de ce qu’on voit dans la rue, à un tas de choses, laissons-les faire. »

Flammèche, rasséréné par cette sage réponse, parcourut d’un œil curieux les titres de quelques manuscrits.

« Ah ! ah ! dit-il, Ce qu’on a dit de Paris dans tous les temps et dans tous les pays ! Si je ne me trompe, ceci nous est adressé par le petit homme qui fait profession, et ce n’est pas d’un sot, de préférer l’esprit tout fait à celui qu’il faudrait faire. Voyons un peu sa récolte. »



CE QU’ON A DIT DE PARIS

dans tous les temps et dans tous les pays.


* L’Assemblée des représentants se tiendra dans Lutèce, ville des Parisiens. — Jules César. (53 ans av. J.-C.)

* Paris ne sera jamais pris que si les Parisiens le veulent bien. — Camulogène. (53 av. J. C.)

* On ne peut oublier Paris. — Strabon. (L’an 20 après J.-C.)

* Paris est un bon lieu de séjour. — L’empereur Antonin. (150 ans après J.-C.)

* Paris est une bonne ville ; Le peuple y écoute avec plaisir et comprend très-bien les choses spirituelles : il a de l’imagination et du cœur. Les persécutés sont ses amis. — Saint Denis. (iiie siècle. — Acta sanctorum.)

* C’est à Paris qu’il faut faire des révolutions, quand on veut se rendre maître de la Gaule. — Ammien Marcellin. (ive siècle.)

* Paris comprend tout, pardonne tout, même le ridicule de vivre en philosophe. — L’empereur Julien. (ive siècle.)

* « Bourgeois, je vous dis que vous laissiez vos biens à Paris et ne bougiez de cette ville : par la grâce de Dieu, Paris sera toujours plus sûre que toutes les autres cités. » — Sainte Geneviève. (ve siècle. — Légende dorée.)