« Baptiste, dit-il en s’adressant en dépit de cause à son valet de chambre, réponds-moi : que penses-tu des femmes ?
— Mais, monsieur, dit Baptiste, de l’air d’un homme pris au dépourvu.
— Dis toujours, reprit Flammèche ; que penses-tu des femmes ?
— Dame, monsieur, dit enfin Baptiste, c’est selon. »
Et il fut impossible de tirer de la bouche du sage Baptiste un mot de plus.
« Au fait, pensa Flammèche, ce garçon a raison, et sa réponse en vaut une autre.
« Baptiste, je n’ai plus de cigares, » dit Flammèche.
Baptiste, qui était sorti un instant pour aller chercher des cigares, venait de rentrer.
« Que diable ! lui dit encore Flammèche, qui avait fini par trouver que la réponse de son valet de chambre laissait quelque chose à désirer, que diable ! Baptiste, tu as dû être joli garçon ; il n’est pas possible que tu n’aies rien de mieux à répondre à ma question que les deux mots que tu viens d’articuler tout à l’heure. »
Et comme Baptiste, pour ne pas répondre c’est selon, ne répondait rien du tout :
« Mais enfin, lui dit Flammèche, tu as été amoureux ?
— J’ai été si jeune !… dit Baptiste.
— Eh quoi ! dit Flammèche, te repentirais-tu d’avoir aimé ? »
Baptiste hésita un instant.
« Il y a femme et femme, dit-il enfin.
— Comme il y a fagot et fagot, » dit en riant Flammèche, que le laconisme de Baptiste mit en bonne humeur.