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CHAPITRE VI

UNE ERREUR HISTORIQUE


LE MASSACRE DE L’ISLE-VERTE

Non pas de « L’Îlet du Bic »



Il est rare que le chercheur infatigable, celui que les vieux bouquins, les annales poudreuses et les archives de cent ans ne rebutent pas, ne rencontre pas parfois de ces erreurs historiques que les circonstances lui permettent de rectifier sur l’heure. C’est là faire acte patriotique que de travailler ainsi non seulement à mettre au jour une foule de connaissances nécessaires et utiles ; mais encore de montrer sous leurs vraies couleurs, les choses du passé qu’une erreur involontaire a mal édifiées.

Le vent est aux antiquailles, diront quelques-uns. C’est vrai. Mais au milieu de cette ardeur fiévreuse qui porte tant de personnes bien disposées vers les choses antiques, il est facile de distinguer un travail opiniâtre et désireux de mettre au jour une foule de renseignements jusqu’ici inconnus ; il est facile aussi de constater que parmi tous ces travaux archéologiques plus ou moins importants, il en est qui surnagent, qui dominent les autres et viennent à point donner soit un appui nouveau à un fait déjà énoncé, soit un formel démenti aux assertions jusque-là mal étayées.

C’est ainsi qu’en cherchant un peu partout parmi les livres qui commencent à orner les rayons d’une bibliothèque naissante, la main m’est tombée sur les Trois Légendes de M. J. C. Taché, cet écrivain de race, véritable artiste canadien, qui a enrichi notre littérature nationale de productions que signe-