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des tampons ; puis on pénètre dans le clos par dessus les murailles avec des échelles, des torches, des bâtons, des bottes fortes et une vingtaine de chiens.

Alors le carnage commence : à coups de pieds, à coups de bâton, à coups de dents. Les chiens aboient, les rats poussent leur glapissement à la fois lâche et féroce ; les plus déterminés tâchent de gravir au long des murs, et de se sauver ainsi, mais on les poursuit avec la flamme des torches ; à moitié grillés, il sont bien forcés de quitter les aspérités auxquelles ils se cramponnent, et de tomber, tout roussis et tout flambés, dans les gueules béantes qui les attendent en bas.

Dans l’espace d’un mois, l’on en a tué 16,050 ; 9,101 en quatre chasses, 2,650 en une seule fois. — Un équarrisseur nous a dit en avoir pris cinq mille cet hiver dans un trou qui se trouve à l’angle de l’écurie et qu’il avait garni d’une espèce de nasse ; ces grands massacres ne font pas le moindre effet. — Les amateurs en tuent aussi beaucoup avec des sarbacanes dans lesquelles ils soufflent fortement un petit