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aussi malheureux, aussi agité, aussi plein de désirs extravagants que Faust, après avoir vu l’image d’Hélène dans le miroir magique.

Un soir, elle dansait ; je ne sais quel sylphe, pris de jalousie à la voir si légère, se métamorphosa en pointe de clou, et traversa l’étroite semelle de son mince soulier. Jugez quelle alarme ! Tout le monde s’empressait autour d’elle. Je me trouvais là par hasard, et l’on me donna à tenir la bandelette qui devait comprimer la piqûre. Que devins-je, quand je reconnus le talon de mon rêve, ce talon qui semblait me sourire du haut des nuages !… Hélas ! pensai-je, il y a bien loin du talon au cœur !… Si je faisais revenir du Caire me autre portion de hachich ?…

— Nous sommes arrivés ! crie d’une voix glapissante un petit mousse en passant sa tête par l’ouverture de la cabine.

Il était temps !